Former les joueurs et personnels de la 
Ligue 1 aux enjeux écologiques 

Messieurs Noël Le Graët et Vincent Labrune,

​

En tant que présidents respectifs de la Fédération française de football et de la Ligue de football professionnel, vous représentez le monde du football amateur et professionnel. À travers ces deux organisations, ce magnifique sport continue de divertir, émouvoir, inspirer et partager les valeurs des pratiques sportives à des millions de personnes. 

​

Aujourd’hui plus que jamais, une menace pèse sur le monde du sport, tout autant qu’elle pèse sur notre monde. En effet, depuis 30 ans, le GIEC nous alerte sur l’une des grandes limites planétaires : le dérèglement climatique. Il ne nous reste plus que 3 ans pour inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre afin de respecter l’accord de Paris (1,5°C de réchauffement moyen global) et préserver un monde à peu près vivable pour toute l’humanité.

​

Dans ce contexte, le sport de haut niveau est compromis, des compétitions étant d'ores et déjà déplacées ou perturbées par les conséquences du dérèglement climatique. Si nous parvenons à nos objectifs, la chaleur et l’humidité ne seront pas trop fortes pour nous adonner à des activités sportives et l’herbe des pelouses sera encore bien verte la majorité de l’année. Le football, sport le plus populaire au monde, pourrait devenir l’un des principaux porte étendard de la préservation de notre planète.

​

Ne nous méprenons pas, c’est toute l’organisation économique et sociétale qui doit être adaptée à ce nouveau paradigme et non l’inverse. Se débarrasser des énergies fossiles est un défi civilisationnel et pas uniquement une question de transition énergétique.

​

Toutes celles et ceux qui ont été formés aux enjeux écologiques le savent : les données scientifiques ne relèvent ni de la croyance, ni de l’opinion politique. Une espèce animale ou végétale disparaît toutes les vingt minutes, trois enfants sur quatre respirent en France un air toxique, et la hausse des températures va entraîner des crises économiques et politiques inédites. 

​

L’action doit être immédiate, car chaque jour que nous perdons à nous bercer d’illusions et de solutions miracles pour repousser nos responsabilités augmente un peu plus la probabilité que nous laissions à nos enfants un monde en ruine.

​

En 2021, le Paris Saint-Germain annonçait son adhésion au programme 
« Sports For Climate Action », un programme créé par l’ONU afin d’encourager les organisations sportives à agir pour la cause écologique. 

​

Ce programme a vocation à soutenir les organisations sportives dans leur engagement pour la sauvegarde de la planète en fixant 2 objectifs principaux. En premier lieu, il s’agit de définir et respecter une trajectoire claire de lutte contre le réchauffement climatique. Le second objectif est de fédérer les citoyens du monde et d’inciter ces derniers à se joindre au mouvement en faveur du climat.

​

Pour cela, l’ONU a défini 5 grands principes, dont 2 nous intéressent particulièrement ici : 

– éduquer en faveur de l’action climatique, favoriser le partage de connaissances et d’expérience pour optimiser l’impact de l’effort collectif en faveur de l’action climatique. En effet, ce que diront et feront les personnalités célèbres, aura largement plus d'impact que tout ce que les scientifiques ont pu dire ou faire, notamment parce que ces personnalités inspirent, motivent et font rêver les gens ;

– plaider en faveur de l’action climatique par la communication : utiliser tous les canaux de communication possibles (réseaux sociaux, ambassadeurs…) afin de sensibiliser à l’action climatique.

​

La formation est un levier extrêmement puissant, parce qu'elle est l’essence de la transformation : savoir, c’est pouvoir.

​

Pour ces raisons, nous devrions tous et toutes être formés. C'est LE prérequis à l'action ! Connaître les causes, comprendre les conséquences et les mécanismes, pour agir le plus efficacement possible.

​

Comme l’a récemment évoqué l’éminente climatologue française, Valérie Masson Delmotte, co-présidente du Groupe 1 du GIEC, directrice de recherche au CNRS et membre du Haut conseil pour le climat, les scientifiques seraient ravis de rencontrer les équipes pour aborder avec eux la question climatique.

​

Vous deviendriez alors la première Fédération Sportive à réellement vous engagez pour le climat !

​

Nous comptons sur vous pour accepter ce premier geste plus que symbolique.